Encadrement : Laurent Jeanneau (CR CNRS ; laurent.jeanneau@univ-rennes1.fr), Marine Liotaud (IE CNRS ; marine.liotaud@univ-rennes1.fr), Emilie Jardé (CR CNRS ; emilie.jarde@univ-rennes1.fr)
Structure d’accueil : UMR 6118 Géosciences Rennes ; CNRS ; Université de Rennes 1
Dans un contexte de restauration de la continuité écologique des cours d’eau, l’arasement des barrages de la Sélune (La Manche, 50 ; bassin versant : 1038 km²) risque de provoquer une remise en suspension des sédiments qui avaient été stockés en amont des barrages et leur transfert vers la baie du Mont Saint-Michel. L’approche par mesure de flux de matières en suspension (MES) permet une quantification des particules mais ne permet pas de différencier leurs sources, connaissance importante pour l’orientation et le dimensionnement de politique de gestion sur les territoires. Pour cela, il est proposé d’utiliser la composition moléculaire des matières organiques de chacune des sources de particules. Cette méthodologie a montré ses capacités dans le contexte de petites rivières en tête de bassin versant et une des questions de recherche de ce stage est son applicabilité dans le cadre d’un bassin hydrographique plus large.
La composition des matières organiques change en fonction des organismes vivants qui la produisent, ainsi un sol aura une signature moléculaire caractéristique d’une combinaison de végétaux terrestres et de microorganismes alors qu’un sédiment aura une signature moléculaire correspondant au mélange des contributions terrestres et aquatiques et microbiennes. L’utilisation de marqueurs moléculaires spécifiques de ces contributions pourrait permettre d’identifier les sources et potentiellement de hiérarchiser leur contribution au flux de matière en suspension. Les molécules utilisées correspondront à 4 classes de biomacromolécules végétales et microbiennes incluant les lignines, les cutines et subérines, les polysaccharides et les acides gras microbiens.
Ces molécules seront étudiées par des analyses par thermochimiolyse – chromatographie en phase gazeuse – spectrométrie de masse, méthode analytique sur laquelle le·la stagiaire sera formé·e à la fois pour la réalisation des analyses et leur interprétation. La distribution de ces composés dans les sources (sols, berges, sédiments, litières) permettra de créer un référentiel des pôles sources en utilisant une approche statistique telle que l’analyse en composante principale. La distribution de ces composés dans les MES de la Sélune sera ensuite comparée à ces pôles sources de manière à identifier les contributeurs majoritaires. Ce travail permettra ainsi d’étudier la variabilité spatiale et temporelle (i) de la composition des matières organiques des MES et (ii) des sources de ces matières organiques.
La réalisation de ce travail bénéficiera d’une campagne d’échantillonnage hebdomadaire des MES transférées par la Sélune (depuis janvier 2022) et d’une campagne d’échantillonnage des sources (juin 2022) permettant d’intégrer leur variabilité spatiale. Ces campagnes seront complétées le·la stagiaire en collaboration avec l’équipe accueillante.
Ce stage s’adresse à des étudiant·e·s ayant une forte appétence pour la chimie analytique appliquée à des thématiques environnementale. Les cursus visés peuvent être soit de la filière sciences de l’environnement (chimie de l’environnement, géosciences) soit de la filière chimie analytique ou organique. La connaissance des bonnes pratiques de laboratoire, une bonne maîtrise rédactionnelle et une maîtrise de la langue anglaise (lecture au minimum), ainsi que des connaissances en statistique sont des compétences importantes pour la réalisation de ce stage.
Pour candidater, merci d’envoyer un CV et une lettre de motivation aux trois porteurs. Nous nous tenons à votre disposition pour plus d’information.